Fabrique du Patrimoines de Normandie
Ferries

Mixité à huis-clos

Mixité

Autour des carrés

De la machine où l’on parle par gestes à cause d’une atmosphêre trop bruyante, à la passerelle où l’on chuchote, des univers de travail três différents cohabitent à bord. Les marins du service machine revendiquent le caractêre collectif presque convivial de leur travail en l’opposant au travail à la passerelle.

« En bas, c’est un vrai travail d’équipe »
Chef mécaniciens à bord du Normandie

« Tout le monde est impliqué dans la réparation de telle ou telle machine et au pont, c’est un peu plus individualiste »
élêve officier à bord du Mont-Saint-Michel
Plus solidaires à la machine
L’évolution de la marine marchande tend vers une diminution drastique des effectifs des marins à bord des cargos. Les hommes se relaient à leur poste, mais il devient rare qu’ils partagent des moments de détente. à bord des ferries, non seulement les effectifs restent importants, mais le personnel de service à bord n’a pas disparu. Les ferries font aujourd’hui presque office de seuls garants des traditions de la marine marchande française.
Les temps de repas pris dans les différents carrés sont, pour tous, l’occasion de détente et de rencontres. Les officiers du pont et ceux de la machine ne se rencontrent véritablement qu’au carré officier.
Avant même de se retrouver autour d’un repas dans les carrés, la cuisine joue un rôle important sur tout navire.

« La cuisine, c’est le cœur du bateau ! Quand vous voulez savoir quelque chose, vous passez par la cuisine ! »
Intendant à bord du Normandie
La configuration du Normandie fait que chaque corporation – matelots, mécaniciens,... - doit passer par la cuisine pour rejoindre les locaux réservés à l’équipage. La nourriture, véritable plaisir à bord des ferries est un élément fédérateur essentiel.
La cuisine : un groupe soudé
L’équipage se réunit dans trois carrés différents. D’un côté, le carré des officiers exclusivement réservé aux officiers. De l’autre, le carré hôtesses et le carré équipage entre lesquels hôtesses et équipage circulent. Si la nourriture est strictement la même dans tous ces carrés, le service et les rituels diffêrent.
Dans le carré des officiers, on se présente à table en chemise blanche. Cette chemise correspond déjà à la tenue de travail des officiers du pont, mais pas à celle des officiers machine qui doivent se changer avant de passer à table. Ils remplacent alors leur cotte verte par un pantalon sombre et une chemise blanche exposant leurs galons sur les épaules. Un garçon d’office, également en tenue d’apparat, portant chemise blanche et noeud papillon, sert les officiers « à l’anglaise ». Ce garçon d’office est secondé par un autre garçon. Tous deux dépendent du service hôtelier du bord, mais s’occupent exclusivement des officiers. Ces derniers participent financiêrement pour cette qualité de service. La vaisselle utilisée est celle du restaurant, ce qui n’est pas le cas dans les autres carrés. Le second mécanicien est, comme le veut la tradition, nommé responsable du carré officier.

« Ce sont des moments importants pour souder les différentes équipes »
Chef mécanicien à bord du Normandie
Dans les carrés équipage et hôtesses, un marin du pont reclassé fait le service. Il est appelé postal. Le service consiste à déposer les plats sur les tables, mais pas à servir. Si deux personnes s’occupent du service d’une quinzaine d’officiers, dans les autres carrés, il y a deux postals pour cent personnes à servir. Le carré (équipage)...

« C’est l’endroit le plus convivial du bord, où tous les types de métiers se réunissent, on peut discuter et se détendre un peu »
Chef de cuisine à bord du Mont-Saint-Michel

« Quand on est au carré, on voit des gens d’autres services. On voit des gens qui font un travail carrément différent. Moi j’aime bien ça. L’ambiance dans les carrés, ça permet de rencontrer des gens »
Hôtesse à bord du Normandie